Extrait de la préface pour la rétrospective de Pascal Vinardel à l’espace culturel des Dominicaines de Pont-l’Évêque en 2002.

[…] Parmi les ateliers de peintre, il y en a qui ne sont que des cuisines où comme un enfant le peintre s’ébroue dans des combinaisons de matière, épices de toutes sortes, et colle sa mixture sur son panneau sans l’ombre d’un regard sur le monde… Maçon sans maison au bout de sa truelle…
Exceptionnellement ici un atelier, celui de Pascal Vinardel qui, à peine vous ouvrez la porte vous prévient de sa puissance métaphysique. Cette matière, ces onguents, ces poudres à broyer sont à leur travail d’esprit. Le seul sujet est la lumière. Celle-ci s’aiguise au trait du dessin, qui se tient à l’écoute… un moyen de laisser parler la matière prenant en compte cette chose en soi sans variation et d’un seul tenant qui rassemble en « Un » les variations du monde.
Un atelier où le monde est entré pour sa traduction dans une langue qui nous le rend plus proche par la faculté de transformer le banal en diamant. De ces lignes d’horizon en mer où on ne sait plus à quel moment la mer devient ciel ! et plus près de nous, nous vérifions que notre regard prenne le large à travers ces voiles qui sont des toiles !

Anne de Staël

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